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Controverse sur l’exploitation du lithium au Portugal - La fin justifie-t-elle les moyens ?


Controverse sur l’exploitation du lithium au Portugal - La fin justifie-t-elle les moyens ? actualités portugal
Controverse sur l’exploitation du lithium au Portugal - La fin justifie-t-elle les moyens ? - PBN

Actualités investissements & exploitation minière Portugal - Controverse sur l’exploitation minière du lithium au Portugal - La fin justifie-t-elle les moyens ?


Dans un contexte mondial où une pénurie de lithium est attendue d’ici 2025, le marché du lithium enregistre une croissance exponentielle dans le secteur des véhicules électriques (VE) qui dépend de l’extraction du lithium.


Un avenir vert et durable est l’expression à la mode qui a conduit au Pacte vert pour l’Europe et à la loi européenne sur les matières premières critiques. En vertu de cette nouvelle loi de l’UE, le lithium est défini comme étant une matière première critique afin de produire des batteries pour les véhicules électriques (VE).


Selon l’unité de recherche BMI de Fitch Solutions, il y aura un déficit mondial d’environ 50,000 tonnes de lithium d’ici fin 2025. Alors que le monde a produit 540,000 tonnes métriques de lithium en 2021, le Forum économique mondial prévoit que la demande mondiale atteindra plus de 3 millions de tonnes métriques d’ici 2030.


Entretemps au Portugal, il y a une ruée vers l’or blanc puisque les réserves de lithium du Portugal sont de 60,000 tonnes et le Portugal se classe 9e dans le Top 10 des pays avec les plus grandes réserves de lithium. Avec chaque tonne de lithium valant son pesant d’or, il y a une demande mondiale croissante pour les réserves d’or blanc du Portugal.


Les sociétés minières sont à investir dans l’or blanc du Portugal, le lithium. Le gouvernement portugais, qui a déjà reçu des propositions d’investissement d’un montant de 9 milliards d’euros, lancera bientôt un appel d’offres international pour évaluer les perspectives d’exploitation du lithium dans six nouveaux secteurs.


La société minière Savannah Resources vise à construire la plus grande mine de lithium d’Europe occidentale au Portugal, la mine Barroso, et vient d’annoncer son intention d’investir plus du double de l’investissement initial prévu pour atteindre 260 millions d’euros rien que pour l’infrastructure. Savannah Resources a l’intention d’extraire 28 mégatonnes de concentré de lithium à Boticas, qui se trouve au nord du Portugal.


Cette activité minière très lucrative, qui saisit l’opportunité de l’objectif spécifique de l’UE de remplacer le parc automobile européen par des batteries au lithium, signifie que les sociétés minières s’attendent à une mine d’or avec la nouvelle politique d'exploitation du lithium du Portugal.


La société minière Savannah Resources a déclaré qu’elle s’attend à ce que son investissement initial soit remboursé d’ici seulement un an et demi, car elle estime que le chiffre d’affaires total atteindra 3,9 milliards d’euros, soit une moyenne d’environ 300 millions d’euros par an, avec un flux de trésorerie de 1,6 milliard d’euros pendant la durée de vie du projet qui devrait durer 14 ans. Savannah Resources prévoit de commencer à produire environ 200,000 kilotonnes de concentré de spodumène par an en 2026, ce qui serait suffisant pour fournir des batteries à un demi-million de véhicules électriques.


Entretemps, la société minière portugaise Lusorecursos, a obtenu le feu vert pour aller de l’avant avec l’extraction de lithium à la mine Romano, à Montalegre qui se trouve au nord du Portugal, avec un investissement initial de 650 millions d’euros, en plus des coûts d’exploitation d’environ 200 millions d’euros par an. Lusorecursos prévoit d’extraire 1,5 million de tonnes par an, ce qui, lorsque le produit sera raffiné, produira 18,000 tonnes d’hydroxyde de lithium. La société minière a déclaré qu’elle a déjà vendu tout le lithium avant même le début des opérations minières.



La nouvelle ruée vers l’or blanc, le lithium du Portugal, est-elle le calme avant la tempête ? C’est la question soulevée dans un article publié par ScienceDirect en septembre 2023.


L’étude de ScienceDirect sur la controverse minière au Portugal révèle : « Nous partageons les préoccupations exprimées par de nombreux écologistes politiques sur la légitimité de revendications telles que « vert », « renouvelable » et « transition énergétique ». Le document ajoute que « la question de savoir si les réserves de lithium extraites contribueront au stockage de l’énergie est une approche considérablement réductrice par rapport aux débats élargis sur la justice socio-environnementale. » La recherche de ScienceDirect indique que la demande de lithium est alimentée par de puissants lobbies pour la mobilité électrique à un rythme et à une échelle qui ne correspondent pas aux politiques de durabilité.


Il y a une pression croissante sur les constructeurs automobiles et les consommateurs pour un objectif 100% électrique et les communautés locales sont réduites au silence afin d’atteindre un objectif commun, un nouvel avenir vert, qui laisse dans son sillage la destruction environnementale.


Alors que le prix du lithium devrait monter en flèche sur les marchés mondiaux et que les sociétés minières investissent pour obtenir la manne d’or blanc du Portugal, les exigences européennes en matière d’énergie propre l’emportent sur les exigences environnementales.


Le Pacte vert de l’UE est synonyme de véhicules électriques à zéro émission, mais cette fin justifie-t-elle les moyens ? L’exploitation du lithium pour les batteries de véhicules électriques produit des dommages environnementaux à long terme et détruit les moyens de subsistance des communautés locales.


Alors que l’objectif final de l’exploitation minière du lithium au Portugal est de produire des voitures respectueuses de l’environnement, les moyens, qui passent par l’extraction du lithium, sont destructeurs sur le plan environnemental. La question qui se pose est la suivante : la fin justifie-t-elle les moyens ou la fin est-elle principalement due à des facteurs économiques ? C’est une question à laquelle l’on ne peut répondre qu’en définissant ce qu’un nouveau pacte vert signifierait pour les générations futures.








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